Projets en cours :
Louise Chaput (post-doctorat)
La spéculation dans les blogues et articles consacrés au journalisme politique : une étude synchronique et diachronique
Au journalisme traditionnel, qui a toujours placé l’objectivité au centre de sa démarche, aurait succédé une pratique journalistique plus teintée de subjectivité, plus interprétative, plus analytique et critiquée, qui mobilise une rhétorique d’expertise critique par laquelle le journaliste spécule sur les causes et les conséquences des événements. L’apparition assez récente, vers la fin des années 1990, d’un discours journalistique médié par ordinateur ne serait pas étrangère à cette évolution du journalisme. Dans les perspectives synchronique et diachronique, ma recherche vise à mettre en lumière la spéculation dans le journalisme en analysant les divers indicateurs discursifs, notamment le conditionnel de modalité, dont font usage les journalistes pour émettre des pronostics. La formule du blogue, s’apparentant à un échange verbal plus ou moins informel, ferait en sorte que le recours aux énoncés spéculatifs serait plus important dans les billets de blogue que dans les articles de journaux récents commentant l’information.
Matthieu Noël (doctorat complété)
Le Montréal-Matin (1930-1978), un journal d’information populaire.
Cette thèse porte sur l’ histoire du Montréal-Matin, un journal quotidien d’information populaire qui a longtemps appartenu à l’Union nationale, et qui paraît de 1930 à 1978. Elle présente la gestion, l’ évolution et les caractéristiques de ce quotidien. L’auteur cherche à déterminer la façon dont le journal s’inscrit dans le système des journaux montréalais et son apport à l’ appareil de presse québécois. De plus, il vérifie comment il négocie le fait d’être à la fois un journal d’information populaire et d’être lié à un parti politique.
Jean-René Philibert (doctorat complété)
Le discours critique sur la presse en contexte de mutation du journalisme nord-américain : 1870 à 1910.
En Amérique du nord, la période chevauchant la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle est caractérisée par le déclin d’une presse artisanale et partisane qui est remplacée par une presse commerciale et axée sur l’information. Cette période joue un rôle fondateur dans les façons modernes de concevoir le journalisme. En effet, les critiques formulées à l’époque à propos de la presse revêtent une proximité étonnante avec celles tenues de nos jours. Il y est question du nouveau journalisme, de la vitesse de l’information, des difficultés de financement des journaux, de la confusion des genres, de la compétence des journalistes… Encore peu étudié, ce discours est analysé à partir d’un recensement systématique d’articles posant un regard critique envers la presse. Publiés entre 1870 et 1909 inclusivement, ces articles sont tirés de revues nord-américaines de débats et d’analyse. L’objectif est d’y discerner les tensions qui surgissent entre les auteurs lorsqu’ils se prononcent sur les transformations, plus ou moins concomitantes, qui occurrent alors dans la production discursive du journal, le fonctionnement de l’organisation de presse et l’environnement social dans lequel est pratiqué le journalisme. Les enjeux centraux abordés dans le discours critique de la presse s’inscrivent ainsi dans des processus qui, à différents niveaux, viennent structurer cette relation dialectique dans le temps. Quatre de ces processus sont jugés particulièrement pertinents pour théoriser cette relation, soit la professionnalisation du journalisme, la commercialisation de la presse, la médiatisation de la communication et la démocratisation de la société. Interprétées à l’aune de ces processus, les diverses prises de position des auteurs sont résumées sous la forme de postures discursives typiques. Par les arguments qu’elles mobilisent, ces postures oscillent entre les critiques morale et pragmatique de la presse et définissent ainsi le spectre des attentes envers le journalisme. Ces attentes sont plus largement considérées comme constitutives d’un contrat de communication publique qui encadre la prise de parole dans l’espace public. Le journalisme est alors regardé comme l’une des pratiques discursives permettant de conceptualiser la dynamique de ce contrat.
Lise Moreau (doctorat)
L’évolution des pratiques journalistiques dans le domaine de l’information judiciaire et leur incidence sur l’image publique de la justice et de la magistrature
Philippe Marcotte (doctorat)
Dépasser l’antinomie jeu/enjeux : cadrage journalistique et mises en discours de la parole politique dans la couverture des campagnes électorales
Cette thèse porte sur le cadrage journalistique de la parole politique dans les campagnes électorales. En synthétisant les travaux d’analyse de la couverture médiatique de la politique produits depuis les années 1970, nous relevons l’instauration progressive de l’antinomie « jeu-enjeux », c’est-à-dire une distinction catégorique entre une couverture axée sur le « jeu politique » (les sondages, les stratégies électorales, le horse race journalism, le game frame) et une autre centrée sur les « enjeux de fond » (le issue frame). Nous défendons la thèse selon laquelle cette antinomie est artificielle et mène à une analyse tronquée de la couverture journalistique des campagnes électorales et de la politique en général, gommant une dimension importante de la production journalistique, qui s’emploie à articuler de manière synthétique (et non antinomique, donc) ces deux dimensions de la politique. Ce sont les modalités et les implications de cette articulation qui sont ensuite étudiées dans la thèse, montrant que, bien que les journalistes, par moment, « détournent » les enjeux au profit de l’analyse stratégique du jeu politique, comme le souligne déjà abondamment la recherche, le journalisme politique procède tout aussi bien à une mise en discours de la parole politique, définissant cette parole comme une réalité proprement discursive. Le sens de cette parole, dès lors, ne se trouve ni tout à fait « sur le fond » du texte (une proposition sur un enjeu), ni tout à fait dans le contexte partisan de la joute électorale ou dans les intentions stratégiques des acteurs : il se trouve, de manière plus complexe, dans une hybridation de ces deux dimensions. Il est posé également que cette mise en discours constitue une forme spécifique et distincte de cadrage de la parole politique, l’analyse s’attardant aux procédés par lesquels les journalistes viennent définir cette parole. Il ressort de l’analyse que les journalistes mettent en œuvre différents procédés de cadrage qui rappellent, non sans raison, l’analyse critique du discours.
Sarah Saïdi (doctorat)
Marques discursives du journalisme de communication (titre à confirmer)
Wisnique Panier (doctorat)
La radio numérique et la participation de la diaspora haïtienne au débat public national : transnationalisme et reconfiguration de l’espace public haïtien
Marie-Josée Audet (maîtrise complétée)
Apprentissage et critique de règles de la communication publique lors d’un débat public. Le cas des représentants étudiants lors de la grève de 2012 au Québec
Ce mémoire porte sur les modalités de l’apprentissage et de la critique des règles de la communication publique par les représentants étudiants lors de la grève étudiante de 2012 au Québec. En tenant compte des caractéristiques particulières des organisations étudiantes et des conditions dans lesquelles les représentants étudiants apprennent les rudiments des rôles d’attaché de presse et de porte-parole, il propose d’étudier les modalités de l’apprentissage et de la critique des règles de la communication publique. Comment ses acteurs nouveaux qui ne bénéficient pas des mêmes ressources humaines et financières que les acteurs gouvernementaux et médiatiques ont-ils appris les règles de la communication publique, dans un débat public intense et animé qui a par la suite pris des allures de crise sociale ? La recherche prend appui sur une analyse de contenu qualitative d’entrevues diffusées à l’émission 24 heures en 60 minutes et sur une série d’entretiens avec des représentants étudiants.
Simon Deschênes (maîtrise)
Julien Boulianne (maîtrise)
Alex Giroux (maîtrise terminée)
La musique populaire et la contre-culture au Québec (1967-1973)
La présente étude explore les fonctions sociale et culturelle de la musique populaire et de ses artistes et le phénomène de la contre-culture des années 1960 et 1970. Cette contre-culture s’organise localement à partir de courants d’idées politiques, artistiques et philosophiques venant du Québec et d’ailleurs. Les revues underground qui sont fondées entre 1967 et 1973 témoignent chacune d’une interprétation de ces idées et endossent conséquemment certaines formes artistiques et musicales particulières. La contre-culture qui en découle se définit par le rejet de l’emprise de l’industrie du disque sur la création et la diffusion de la musique, un parti pris pour les démarches artistiques entièrement authentiques et une séparation linguistique assez nette entre les communautés musicales anglophone et francophone. Les artistes entrent dans le cercle contre-culturel de différentes manières. Ils affirment d’abord leur identité québécoise en se réappropriant les symboles et les traditions québécoises et en proposant une libération individuelle et collective aux Québécois et Québécoises. Ils critiquent ensuite l’état du monde et l’immobilisme culturel par un discours et une pratique musicale avant-gardistes. Ils expérimentent différentes formes artistiques jusqu’à, dans certains cas, en inventer de nouvelles. Les artistes, surtout grâce à la musique et la poésie, se donnent les moyens techniques et psychiques d’expérimenter une nouvelle conscience libérée associée à l’amour universel et à la connaissance mystique. Ils vivent la contre-culture de façon communautaire en nourrissant mutuellement leur libération par la création collective, le partage de l’expérience quotidienne en communes et l’ouverture à une communauté localisée par l’implantation de lieu de spectacle, de loisir et de création. La contre-culture musicale se transforme dans les années subséquentes sous le poids d’une nouvelle vague d’artistes et l’implosion des grands ensembles comme l’Infonie et le Ville-Émard Blues Band. L’optimisme, l’urgence de la révolution et l’idéal de groupe s’estompent et l’impératif de la carrière prend davantage d’espace.
Jérucha Vasti Michel (maîtrise)
Une étude exploratoire des relations entre parlementaires et journalistes en Haïti suivant la modélisation des systèmes médiatiques d’Hallin et Manccini